Certains disent que faire du business est une question de flair, c’est aussi un état d’esprit du businessman sans nul doute. Si l’idée d’entreprise, sa maturation jusqu’à sa mise en place est fortement fonction des prédispositions de l’individu qui la conduit, il n’en demeure pas moins vrai qu’une bonne préparation accroît fortement les chances de réussite en affaires. Et, comment parler de bonne préparation sans parler de monter un business plan. Ceci est d’autant plus important parce que beaucoup d’idées d’entreprises voient le jour mais ne résistent pas après une confrontation au monde réel.
Un taux d’échec conséquent
Les cas de disparitions d’entreprises interviennent le plus souvent après beaucoup d’investissements tant personnel, matériel que financiers. Certains entrepreneurs ne s’en relèvent jamais surtout lorsqu’ils n’ont pas fait les choses correctement. Rien qu’en 2019, la France a connu 52000 faillites d’entreprises. Selon les statistiques, 30 % des entreprises disparaissent avant d’atteindre leurs 3 ans. Si nous allons à 5ans, 50 % d’entre elles finissent par faire faillite avant d’atteindre ce cap. Et pourtant, afin d’éviter que vous ne veniez gonfler les statistiques des faillites d’entreprises, il y a des choses à faire en amont dont monter un business plan est un point incontournable.
Monter un business plan et clarifier son business model
Je vous propose une démarche pour évaluer votre idée, suivre sa maturation jusqu’au lancement de votre business en deux grandes étapes. Les propositions auxquelles je vous convie proviennent aussi bien de la littérature que de mon vécu personnel. Nous parlerons du modèle économique (Business model) et du plan d’affaire (Business plan).
Définir son business model
Le modèle économique (« business model » en anglais mais très souvent utilisé en français) est l’antichambre du plan d’affaire. En effet, le business model a pour but de clarifier la façon dont l’entreprise va gagner de l’argent.
L’un des formats de business model qui m’a le plus inspiré est celui des auteurs “Alexander Osterwalder et Yves Pigneur’’ qui est composé de neuf rubriques à savoir :
- Proposition de valeur : Votre proposition de valeur comble quel besoin ou répond à quel problème? mettre en évidence les caractéristiques principales de vos produits/services ainsi que vos avantages concurrentiels, ce qui vous distingue.
- Clientèle cible : Déterminer le profil général de la clientèle cible. Ce qu’ils évitent ou recherchent. Où les trouve-t-on ? Sont-ils les consommateurs finaux de vos produits ou de simples prescripteurs ? Exemple : les médecins prescrivent et les pharmaciens vendent ; Les enfants prescrivent les sucreries, les jouets et les parents achètent.
- Relation client : Stratégie de conquête et de fidélisation de clients à développer. Les moyens privilégiés de communication avec la clientèle cible. Exemple : Présence en ligne ; groupes sociaux, communication traditionnelle (médias : TV, Radio, presse écrite), call center, etc.
- Canaux : les canaux de distribution devant permettre aux clients d’acquérir votre proposition de valeur : Exemple : Présence en ligne, site vitrine et e-commerce, « social community management », etc.
- Activités clés : Les activités nécessaires pour réaliser vos produits et services (irremplaçables)
- Ressources clés : Humaines, financières, intellectuelles et matérielles. La stratégie devant vous permettre d’acquérir la ressource et de la maintenir motivée.
- Partenaires : Il s’agit de vos alliés en interne mais surtout à l’externe (fournisseurs, collaborateurs, réseau, investisseurs, sous-traitants, etc.). Avec eux, vous gagnerez en visibilité, réputation, capital, distribution. Mais il faudra leur donner en retour.
- Structure des coûts : Les rubriques budgétaires les plus importants (les ressources, les activités et les partenaires clés).
- Structure de revenus : Coût de revient, concurrence, valeur perçue, rareté, prix de vente.
Si vous prenez le temps de bien construire ces 9 rubriques, cela vous permettra de mieux présenter votre projet aux investisseurs potentiels.
Monter un business plan
Le plan d’affaires : c’est le montage financier du modèle économique (business model). Il s’agit de chiffrer toutes les prévisions ainsi que les différentes simulations pour s’assurer que le projet affiche les gains rassurants pour ne pas perdre de l’argent (Calculs économiques et ratios de rentabilité).
Nous y reviendrons plus en détail un peu plus loin dans cet article mais retenez déjà que le business plan se construit sur la base des moyens déjà disponibles ou effectivement mobilisables. Les moyens en question sont d’origines humaines (les profils, le nombre de postes à pourvoir), des moyens de production (les terrains, les bâtiments, les divers aménagements etc.), les moyens matériels d’exploitation (les machines et outillage industriel et commercial, le matériel roulant, etc…), les éléments incorporels (l’acquisition des brevets ou licences d’exploitation).
Au coût global à mobiliser, il faudrait ajouter le besoin en fonds de roulement (BFR) qui n’est rien d’autres que les ressources nécessaires au bon fonctionnement du business les premiers mois en attendant que l’entreprise ne commence par générer des recettes.
Revenons maintenant au business model mis en avant par les auteurs Alexander Osterwalder et Yves Pigneur, qui est structuré en 9 points essentiels tous concourants à travers 4 axes de la validation de l’idée du projet d’entreprise. Les axes en questions sont :
- La création de la valeur et son offre ;
- La clientèle et les interactions ;
- Les activités et ressources clés ;
- Et enfin la rentabilité.
Un business model n’est pas figé au début
Il convient de souligner que le processus de construction du business model est itératif (il est fait d’allers/retours) pour que l’idée puisse être confrontée à l’appréciation des clients finaux.
Une fois le modèle économique validé, il ne reste qu’à monter un business plan ouvrant la porte à la phase de mobilisation des ressources. Le plan d’affaires peut être vu de façon simple comme étant l’expression chiffrée de votre business pour en déterminer le coût au démarrage ainsi que les espérances de rentabilité. Plus spécifiquement, c’est votre prévisionnel financier inclus dans votre business plan qui permettra de répondre à ce point. Un business plan est perçu par beaucoup de personnes comme un outil privilégié de mobilisation de ressources et c’est vrai. Le plan d’affaires n’a pas une architecture fixe et peut donc varier en fonction des besoins et des personnes à qui il est destiné. Il est tout de même important de rappeler que le plan d’affaires représente la vitrine de l’entreprise et c’est la première chose que voient les investisseurs pour savoir s’ils pourraient vous faire confiance ou pas. Monter un business plan demande donc un grand soin.
Qu’est-ce l’on s’attend à voir dans un business plan ?
- Le résumé : Sur une demi-page, l’affaire doit être décrite, le créneau porteur, la stratégie ainsi que les espérances de rentabilité (surtout le retour sur investissement). Tout le projet doit tenir en une demi-page pour être suffisamment court et accrocheur pour inciter le lecteur à passer aux pages suivantes (certains investisseurs y accordent une attention particulière la rendant cette demi-page déterminente pour la décision finale).
- L’analyse économique : Ce point est de loin le plus important.
- L’offre de valeur : Description des biens et services en mettant en exergue les points forts, les besoins exprimées ; etc.
- Le marché : disséquer le marché actuel de votre offre de valeur. La part de marché visée, la cible, les segments, la stratégie, etc.
- La concurrence : Il faudrait passer à la loupe les concurrents, le nombre, la part de marché, les forces et faiblesses, les stratégies (prix, places et produits) etc.
- Le prix : Fixation du prix tenant compte du prix concurrentiel
Estimation du coût global (CG) du projet
Si vous avez besoin d’aide, les parties suivantes peuvent être faites en s’appuyant sur des cabinets spécialisés.
- L’estimation financière :
- Le coût global du projet. Il s’agit d’estimer tous les matériaux/outillages/équipements /locaux et autres éléments nécessaires à la création de la valeur à offrir. Immobilisations corporelles (biens tangibles), immobilisations incorporelles (Brevets, licences, logiciels, etc.), les immobilisations financières (les cautionnements, etc.). Les stocks de matières premières et consommables (emballages), la main-d’œuvre, les consommations intermédiaires (l’eau, l’électricité, entretien, nettoyage, etc). Ensuite le besoin en fonds de roulement (BFR) qui est composée de toutes les consommations nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise en attendant de réaliser les recettes conséquentes.
- Le tableau de financement : Il retrace l’origine et la proportion des ressources pour le financement de l’activité.
Le coût global (CG) du projet est la somme des dépenses initiales à mener pour le démarrage des activités du projet en plus du fonds de roulement (CG= Sommes des investissements + FR).
Les éléments de rentabilité
L’estimation du chiffre d’affaires (CA), le calcul des éléments d’exploitation, les tableaux d’amortissement des emprunts et les amortissements économiques (immobilisations). Monter un business plan sans clairement mettre en avant tous ces points sera un indicateur que votre dossier n’est pas recevable pour de nombreuses banques ou investisseurs privés.
Si vous décidez de rejoindre le programme « Retraite anticipée« , tous ces points n’auront aucun secret pour vous. Vous trouverez même tout cela facile à prendre en main.
En complément des éléments de rentabilité, les ratios ci-dessous sont très appréciés :
- La valeur actuelle nette (VAN) ;
- Le taux interne de rentabilité (TIR) ;
- L’indice de profitabilité (IP) ;
- Le seuil de rentabilité (RS) ;
- Le délai de récupération simple et actualisé (DR)
- Les simulations
Le scénario optimiste : présenter un scénario où votre chiffre d’affaires serait supérieur de 20% à vos provisions et que feriez-vous dans ce cas de figure.
Le scénario pessimiste : supposer une baise du chiffre d’affaires jusqu’à 20% et mettre en avant l’impact sur le projet.
Le scénario-catastrophe : supposer une baisse du chiffre d’affaires jusqu’à 50% et faire de même.
Faire la conclusion
Il n’est pas superflu d’indiquer la forme de la société en création. Sur ce point, dans l’écrasante majorité des cas, je vous suggère de créer une SAS. Présenter les porteurs du projet, leurs profils, les motivations, les rapports de force, le réseau, les démarches déjà entreprises, etc.
Monter un business plan quand vous n’avez pas besoin de lever des fonds
Beaucoup de personnes vous diront qu’un business plan ne sert qu’à lever des fonds soit auprès d’une banque ou d’investisseurs privés. Par conséquent, si vous n’avez pas besoin de lever des fonds, vous n’avez pas besoin de cette étape. Et pourtant, je ne suis absolument pas d’accord. Mon avis est le suivant:
Si vous avez déjà créé plusieurs entreprises, que vous êtes déjà un entrepreneur à succès et que vous avez un nouveau projet d’entreprise qui ne nécessite pas de levée de fonds, vous pouvez bien évidemment vous lancer sans monter un business plan. Mais, si c’est votre première entreprise ou même la deuxième, faites-le même si vous n’avez pas besoin d’un centime en dehors de votre argent. Cela vous permettra de structurer votre projet, de savoir s’il est fiable, de réfléchir à plein de détails auxquels vous n’auriez peut-être pas pensé. Parmi mes clients de mon programme « Retraite anticipée« , nombreux sont ceux qui ont déjà liquidé une première entreprise parce qu’ils n’ont pas fait les choses correctement. Mon programme leur a permis de mieux aborder les choses pour leur seconde entreprise et ils s’en sortent très bien depuis. Pour avoir un aperçu des sujets traités sur la création ou la reprise d’entreprise, je vous invite à cliquer ici.
Espérant que cet article vous a plu, je vous remercie d’avance de le partager sur les réseaux sociaux et n’hésitez pas à laisser vos commentaires dans la zone ci-dessous.